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lundi 3 octobre 2011

Gloria Mika Ndzila en 10 mots chrono






Gloria Mika Ndzila fait partie de ces personnes qui ne peuvent avancer sans mettre en pratique leur théorie. Elle, et les autres, la définissent comme mannequin activiste. Nous, nous rajouterions, mannequin réactiviste ( un mot crée de toute pièce, mais qui lui conviendrait à merveille), car pour ce mannequin gabono-grècque de 1m88, il est très difficile de ne pas réagir à tout ce qui nuit aux droits de l'Homme. 
Elle a fait ses preuves dans le monde de la mode- et ce n'est pas fini- et peut-être même qu'elle a déjà trouvé sa reconversion. Mais Gloria Mika, c'est aussi et sans nul doute, un métissage réussi. Car, elle est tout aussi proche de la Grèce ( patrie de sa mère) que du Gabon( pays de son père). Et c'est ici, dans D'ACTU que Gloria Mika Ndzila nous dévoile en 10 mots chrono, une partie de ce qu'elle EST.


ENFANCE
Issue d’une famille modeste, j’ai eu une enfance plutôt joyeuse et par la grâce de Dieu on n’a jamais manqué de rien. Mes meilleurs souvenirs évoquent des moments de bonheur au sein de ma famille, des voyages d’été en Grèce dans mon autre famille, des nouveaux amis ici et là et des expériences culturelles enrichissantes.



FAMILLE
La famille pour moi ne se limite pas à la famille dite classique, à l'occidentale (papa, maman et leurs enfants). Chez nous en Afrique,  la famille représente bien plus que cela.
J’ai un petit frère (même père même mère),mais ma famille est bien plus grande. J’ai des demi-frères et soeurs, des cousins et cousines que je considère tous comme mes frères et soeurs. Par exemple, mes oncles, à savoir les frères de mon père, sont considérés comme des pères de substitution, selon la tradition Téké.Mais au delà de la parenté biologique, je considère tout aussi comme membres de ma famille,les personnes avec qui mes frères et soeurs ont grandies et/ou vécues, autant que celles avec qui je travaille et partage les mêmes passions en général...et nous nous appelons d’ailleurs “frères et soeurs”.

MODE
Je suis entrée dans le milieu de la mode par le fruit du hasard. Ce n’était pas mon ambition, vu que pendant très longtemps j’ai été un peu “garçon manqué”, et le suis toujours restée dans une certaine mesure. Ce fut donc à l’initiative de mes amies que j’ai pris part à quelques concours aux USA. C’est ainsi que j’ai été 1ère dauphine aux concours de “Miss Metropolitan” et de “Miss Washington D.C”, tous deux se déroulant à Washington. Par la suite j’ai eu l’opportunité de faire mes premiers pas sur les estrades lors de défilés pour Alphadi, la Banque Mondiale puis pour l’Unesco en France.J’ai eu beaucoup de mal à trouver une agence à mes débuts en France, ce pour diversesraisons liées principalement au fait que je suis métisse, or il n’y avait de place que pour les modèles Noires ou pour les Blanches ! Ce n’est qu’une fois en Grèce que j’ai pu réussir à me frayer un chemin dans l’univers de la Mode.



Il faut dire que ma motivation première reposait sur mon désir d’être financièrement indépendante de ma
famille, afin de pouvoir financer mes études à l’université américaine de Grèce, entre autres.
 Je me sens quelques fois comme “bénie” ou “privilégiée” d’avoir à plusieurs occasions eu l’opportunité de faire de belles rencontres, et de participer à des projets qui m’ont offert une visibilité non négligeable. Ce fut le cas avec bon nombre de campagnes publicitaires, mais aussi avec le vidéo clip de “Sweetest Girl” de Wyclef Jean, Akon et Lil Wayne, dans lequel je tiens un rôle qui va au-delà de la simple figuration par exemple.



"LES ANGES GARDIENS"
“Les Anges Gardiens” est un mouvement citoyen non-partisan qui a été crée en 2009 pour assurer la transparence du processus électoral lors de la transition après le décès du président gabonais Omar Bongo Ondimba, en raison des manquements qu’il y avait en amont de l’échéance électorale. Pourquoi me suis-je engagée?  Dans la vie on a parfois besoin d’un déclic pour enclencher certaines actions. Et moi, j'ai eu deux déclics:
* le tournant historique que vivait mon pays, et l’espoir que j’avais de nous voir entrer dans l’Histoire comme un exemple de transition démocratique sur le continent africain.
* j’ai été troublée de voir des personnes plus jeunes que moi y croire, avant de se décourager et se démobiliser une fois convaincus que se préparait un passage en force de la part d’un des candidats. Je ne voulais surtout pas me résigner à mon tour. J’estimais qu’il était de mon devoir de citoyenne de faire quelque chose, en tout cas de ne pas faire corps avec cette célèbre expression gabonaise : “On va encore faire comment ?”. Je voulais, en toute modestie, montrer qu’il était possible, avec un zeste de courage, de dire ‘Non” lorsque les choses n’allaient pas bien, mais aussi “Oui” quand elles prenaient une tournure plus acceptable. Et je pense que c’est là une responsabilité qui incombe à tout citoyen, car par une attitude neutre ou silencieuse nous nous faisons les complices de tous ces travers que nous nous aimons à dénoncer !



GABON
Comme disait François-René de Chateaubriand : “ Des pays enchantés où rien ne vous attend sont arides.” Depuis mon engagement pour la transparence des élections présidentielles gabonaises en 2009, ma famille m’a très vivement recommandé de ne pas me rendre au Gabon ! J’avoue avoir été partagée par cette décision familiale. Il y avait en moi un vif sentiment d’injustice, car voila que je me retrouvais dans l’impossibilité de revoir ceux des miens qui vivaient au Gabon, ce pour une “simple” question de divergences d’opinions ?! Si le mouvement “Les Anges Gardiens” ne reconnaissaient effectivement pas la légitimité du gouvernement en place, je trouvais véritablement injuste et insensé que cela conduise à un exil  forcé ! Cela dit, d’un autre côté, je comprenais aussi que mes parents aient souhaités me préserver, car ils avaient parfaitement intégrés la réalité des politiques locales, qui ne se révèlent pas très tolérantes à l’égard de la
contestation, surtout lorsqu’elle est incarnée par quelqu’un comme moi qui n’appartenait à aucune faction politique, et débarquait pour ainsi dire de nulle part ! Est-ce que mon implication totale dans cette lutte m’aveugla et me fit parfois perdre le sens du discernement ? Peut-être... je n’en sais rien... Peut-être que j’avais perdu toute notion de recul ? Quoi qu’il en soit, après mure réflexion j’ai décidé de ne pas remettre en question les recommandations de mes parents pour l’instant...





GRECE
Pour ce qui est de la Grèce j’utiliserai une autre citation, celle de Marcus Pacuvius, l' un des grands auteurs tragiques de la Rome antique : “ Où l’on est bien, là est la patrie”. Même si mon pays le Gabon me manque, j’avoue me sentir bien en Grèce. Au Gabon, l’insécurité grandissante, les conditions sanitaires dans les hôpitaux, le niveau éducatif, le chômage, le niveau de vie très élevé, et d’autres choses élémentaires, restent malheureusement encore trop précaires pour me projeter là-bas. Je ne me vois pas, dans l’état actuel des choses, y fonder une famille pour offrir à mes enfants ce qu’il y a de mieux, car je n’aurais pas l’esprit en paix au quotidien ! Nous sommes toujours, hélas, au stade où il faut passer un coup de fil, voire deux ou trois, pour essayer de faire aboutir la moindre petite démarche administrative ! Ce qu’a du mal à intégrer la femme que je suis, férocement attachée à son indépendance ! Je ne suis pas une adepte des passe-droits. Je suis parfaitement à l’aise avec l’idée de pouvoir être anonyme et d’entreprendre des démarches administratives sans avoir recours à des pistons, simplement parce que c’est ainsi que ça devrait être partout.




AFRIQUE
 Je reste profondément et inexorablement afro optimiste. Même les jours difficiles, je garde l’espoir pour notre continent. Il nous appartient de retrousser nos manches. Nous n’avons pas à quémander la reconnaissance ou quoi que ce soit auprès de qui que ce soit. Notre continent est extrêmement riche à bien des égards. Sachons en être dignes.



QUALITES
Hum... Il n’est jamais évident de parler de ses “qualités”, on n’a peut-être pas toujours le recul nécessaire pour cela. L’exercice devient encore plus périlleux quand on doit faire cas des “qualités” que nous prêtent nos proches, car la tentation est toujours grande de savoir s’ils sont vraiment sincères, ou s’ils ne me disent pas des gentillesses pour me faire uniquement plaisir( sourire). Cela étant, ce qui revient régulièrement lorsque j’entends ici et là des gens se prononcer sur moi, c’est que l’on me perçoit comme : Déterminée, créative, courageuse, philanthrope, gourmande, sociale, une brute de boulot, charmante, attractive.

DEFAUTS
S’il est compliqué de parler de ses “qualités”, se lancer sur ses défauts est encore moins aisé( sourire).
Qui veut exposer aux yeux de tous ses défauts ?!  Mais je reconnais me trouver parfois têtue, même si je sais qu’avec le temps c’est un aspect de ma personnalité qui s’étiole chaque jour un peu plus.



Par ailleurs, il est vrai que je ne suis pas du genre à écouter les “on dit” et préfère vivre mes expériences, pour en tirer mes propres conclusions. Mon franc-parler peut apparaître aux uns comme un défaut, et à d’autres comme une qualité. Mais il est vrai qu’il m’est parfois arrivé de blesser involontairement des gens, et c’est là une situation plutôt embarrassante. Je manque parfois de tact.

AVENIR
Fonder une famille qui fasse ma joie et mon bonheur. Mais mon souhait le plus cher est qu’il y ait moins de souffrances et plus de gens heureux dans le monde.



Y A T-IL UN MOT QUI VOUS CARACTERISE LE PLUS ET QUE NOUS AURIONS OUBLIE?
“Trustworthy” : une personne digne de confiance.
C’est le plus beau compliment qu'on ait pu me faire.

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